L’impressionnisme en peinture et la littérature – Partie IV: Renoir

Bal du moulin de la Galette, 1876
  • Art
  • 10 de janeiro de 2020

Trazemos mais uma série de textos originais escritos por nosso fundador, Monsieur Roche. Dessa vez, sobre o movimento impressionista francês nas artes e na literatura. O Instituto Roche ressalta que o conteúdo das publicações são textos que tem como único objetivo a prática da língua francesa. Voilà !

Renoir est né à Limoges en 1841, dans une famille modeste. Son père était tailleur, mais s’intéressait aux arts. En 1844, pour des raisons inconnues, la famille quitte Limoges et se rend à Paris. Le jeune à Paris.  Le jeune Renoir démontrera, dès l’âge de six ans, de merveilleuses dispositions pour le dessin. Ses parents l’encouragent et, à l’âge de 13 ans, Renoir sera placé auprès d’un atelier de peinture sur porcelaine. Evidemment, son père se rappelait l’époque où il montrait à son fils de 3 ans les peintures sur porcelaines des grands ateliers de Limoges. Très vie, le jeune Renoir est chargé d’autres travaux, tels la gravure et la peinture sur éventails.  En réalité, sa peinture vise la décoration et cet apprentissage aura dans sa vie de peintre une importance fondamentale. Il dessine et peint des fleurs, des bouquets, des portraits et s’inspire des peintres du XVIIe et XVIIIe siècles. Il admire Watteau et Boucher et lentement apprend à admirer les grands italiens.

Ayant fait son service militaire et possédant maintenant un petit capital, il s’inscrit à l’Atelier de Gleyne pour y apprendre à peindre. C’est là qu’il rencontre Monet, Sisley et Bazille. Cette rencontre sera déterminante. Il découvre avec ses amis l’importance de la lumière, de la dégradation des tons, de la destruction des couleurs brutes au profit des nuances. Il comprend que la peinture a évolué.

Entre 1863 et 1868, il peint énormément, cherchant, comme ses amis, à fixer le moment, l’éphémère. Après 4 refus consécutifs, Lise à l’Ombrelle est accepté. On y sent l’influence de Courbet et de Manet.  Portant, les critiques le détachent déjà de ses amis et admirent chez lui : l’art du portrait.

En 1869, il accompagne Monet et le groupe des Amis à Argenteuil pour la peinture en plein air. Il peindra avec les autres Les Canotiers, la Grenouillère et cherchera, comme les autres, à perfectionner les reflets de la lumière sur l’eau. Pour lui, 1869 sera l’année heureuse où il se découvre. Sa perspective du portrait comme du paysage devait tout à la spontanéité. En fait, il n’obéissait à aucune règle fixe, écoutant sa sensibilité contrairement à Monet et à Manet, il ne cherchait pas à théoriser sa peinture, à y introduire des règles, mais, au contraire, il se laissait aller à ses sensations, ses émotions, ses sentiments. Il soumettait son pinceau, non à une vision intellectuelle de la lumière dégradée mais à la sensation même à l’excitation qu’i éprouvait en regardant le modèle, en le touchant, en l’aimant. Il choisissait soigneusement ses modèles féminins.  « Notre peinture n’absorbait pas tout. On riait beaucoup, on s’amusait. La vie était belle. Je n’étais pas un génie, loin de là, mais je cherchais à me rapprocher le plus possible des grands maîtres que j’admirais. Je choisissais la couleur plus que le dessin. La couleur m’inspirait et me rapprochait de ces tons de couleurs magnifiques que je voyais sur les bras et sur les joues de mes modèles.

Peindre pour moi n’a jamais été un travail, une tâche, mais toujours une joie.  Je peins parce que cela m’amuse. Je m’y retrouve tout entier.

À Argenteuil, en 1869, Manet, après avoir regardé Renoir peindre un paysage disait, en confidences à Monet : « Votre ami Renoir ne sait pas peindre. Il n’a aucune notion de la peinture. »  À quoi Renoir, sans le savoir, répliquait « Nous nous amusions à peindre. C’était un loisir et personne ne pouvait nous le reprocher. »  

En Août 1870, Renoir est mobilisé et pendant toute la durée de la guerre et même sous la Commune (Mars – Mai 1871) il ne participera à aucun combat. Son ami Monet se trouve en Angleterre refusant de servir et Bazille est mort. Renoir se rapproche d’amis marchands comme Duret – Caillebotte et surtout Durand-Ruel qui lui donnent des conseils sur l’esprit du public et sur les diverses tendances.

En 1872, cherchant à placer ses tableaux dans des expositions, il écrit : « Nous avons besoin d’un mécène réactionnaire et conservateur pour défendre notre peinture. Personne n’ose lever le doigt devant l’Académisme de crainte d’être fusillé comme Communard. »

Pourtant, la période entre 1872 et 1882 sera la plus fructueuse, celle où Renoir se découvre contre ses amis, où les marchands vendent ses tableaux, où le public l’apprécie. Chez Nadar, il expose le 15 avril 1874 la Loge considérée par les critiques comme un chef-d’œuvre.  Vollard, un des plus grands critiques, dira de lui à cette époque : En fait, Renoir ne cherche pas à fixer l’éphémère, les nuances des dérivés de la couleur, mais à découvrir dans la composition humaine de son tableau la notion de beauté. C’est la figure, le corps de son modèle qui y est travaillé. Les couleurs nuancées de la peau évoquent les sensations qu’il éprouve.  On y retrouve Watteau, Boucher et peut-être Raphaël.

 À ce point de vue, Renoir rejoint, sans le vouloir, le goût du public de l’époque qui découvre dans un tableau la joie de vivre, le bonheur fugitif et non une recherche réaliste ou picturale.

Son voyage en Italie achève cette évolution contre ses amis. Il redécouvre les grands italiens. « C’est la beauté qui m’attire chez mon modèle. Voilà pourquoi les figures de mes portraits sont souvent très près les unes des autres. Au fond, je n’ai aucune méthode, aucune règle et je ne comprends pas toute cette discussion que Monet et les autres ont sur le Noir, une non-couleur. Pour moi, je suis simple, le noir existe dans la nature, je le peins comme je le vois. Ma peinture n’est pas un laboratoire mais une joie. »

Comme conclusion, nous pourrions dire que Renoir était bien modeste et possédait, sans le savoir et sans le vouloir, des méthodes de peintures très précises que son apprentissage sur la porcelaine lui avait données.

Paralysé, à la fin de sa vie, il se faisait ficeler des pinceaux sur ses doigts déformés pour pouvoir encore éprouver la joie de peindre.

Par Alexandre A. E. Roche