L’impressionnisme en peinture et la littérature – Partie III: Claude Monet

Nymphéas
  • Art
  • 10 de janeiro de 2020

Trazemos mais uma série de textos originais escritos por nosso fundador, Monsieur Roche. Dessa vez, sobre o movimento impressionista francês nas artes e na literatura. O Instituto Roche ressalta que o conteúdo das publicações são textos que tem como único objetivo a prática da língua francesa. Voilà !

Claude Monet (1840-1926): une vie dédiée à la peinture

Claude Monet est né à Paris en 1840. Ses parents, petits-bourgeois, aveint découvert très tôt le don que leur fils avait pour dessiner. A l’âge de six ans, il réussissait à reproduire des ensembles de fleurs, des vases etc. En 1856, à seize ans, Monet est découvert par Boudin, peintre déjà connu, qui lui donne force conseils et l’invite à peindre en plein air.

Sans grandes ressources, Claude Monet entre, en 1857, à l’Académie Suisse où il rencontre Pissaro qui restera, tout au long des années, non seulement un excellent ami mais un protecteur. De 1857 à 1860, Claude Monet mène une vie d’artiste, peignant sans cesse, cherchant par-dessus tout à découvrir, dans une époque en plein changement, de nouveaux éléments. L’Académisme d’Ingres le rebute, il se rapproche de Courbet, de Millet.

En 1860, il fait son service militaire en Algérie. Parcourant pendant un an et demi ce vaste pays ensoleillé, découvrant une lumière nouvelle, si loin de la brume de Paris, il peint ce qu’il voit, enthousiasmé par les couleurs, l’exotisme et l’érotisme d’un monde nouveau.   Ce service militaire en Algérie l’a rendu profondément antimilitariste. Revenu à la vie civile, en 1862, il est décidé à mener une vie de peintre.

Ce fut, à moment-là, qu’il entre à l’Atelier de Gleyre où il connut Renoir, Sisley, Bazille. Maintenant avec Pissaro et Boudin des rapports constants, il fréquente le monde de la peinture, de la sculpture, des arts graphiques et surtout de la photographie.  Nadar jouera alors un rôle important dans la vie de Monet, lui apportant la notion de la modernité, du progrès technique, de la recherche de la lumière sur l’objet. Cependant, c’est avec Manet qu’il se lie le plus. Par Manet, il connaîtra Baudelaire, les critiques d’art, certains parnassiens. Peu porté aux grandes idées, il cherche dans sa peinture à réaliser une recherche qui le conduit à suivre de près les travaux de Courbet, Boudin, Jongkind avec qui il peint des paysages sur la côte normande. Pourtant, c’est toujours vers Manet qu’il se tourne.    

Sa vie de peintre n’est guère facile, troublée sans cesse par des besoins d’argent. Il tombe amoureux de celle qui sera sa femme, mais le ménage connaît de grandes difficultés que Manet cherche à diminuer. Or, les tableaux présentés par Claude Monet n’ont pas le succès qu’il en attendait. Le déjeuner sur l’herbe, inspiré du tableau de Manet est violemment critiqué par Courbet comme par de nombreux critiques. De même, Camille à la robe verte et Femmes dans le jardin (1866 – 1867)  ne sont pas acceptés.

Devant ces échecs et soutenu par Manet et Baudelaire, Claude Monet s’acharne. Il suit les conseils de Baudelaire peint des scènes de la vie quotidienne, des paysages, des portraits. Il abandonne progressivement l’influence de Courbet, de Boudin et de Jongkind, travaille ces tableaux par touches larges de tonalités claires et mobiles. Il suit de près Daubigny et abandonne l’Ecole de Barbizon. (Millet – Dupré – Diaz). 

Mais la guerre franco-prussienne éclate en Juillet 1870. Claude Monet se réfugie en Angleterre où il vivra d’une vie difficile.  Durant son séjour à Londres, il étudie de près l’art de Turner et de Constable, leurs effets de lumière sur des paysages souvent tourmentés.  Il cherchera à reproduire les effets de l’humidité, du fog  Le Pont de Westminster.   Paysages de la Tamise. La peinture anglaise de Turner lui apporte la notion de l’instant. 

En 1872, revenu en France, il retrouve ses amis.  Bazille avait été tué pendant la guerre, Renoir, Pissaro, Sisley, Manet lui-même avaient évolué.  Chacun avait sa théorie. Installé à Argenteuil, près du fleuve, il transforme un bateau en atelier pour pouvoir étudier les reflets de la lumière sur l’eau. L’air, le vent, la lumière du soleil, les instants de la journée, instants fugitifs. Pour cela, il fragmente sa touche, évitant les couleurs opaques, clarifiant l’ombre, colorant des espaces. Ses œuvres sont nombreuses, diverses, travaillées et retravaillées, jamais satisfait, il poursuit un travail de Pénélope. 

Devant l’incompréhension des autorités, devant les refus successifs des responsables des Salons, il organise avec Renoir, Sisley, Pissaro, Manet, Berthe Morisot le Salon des Refusés. (1874).  La toile de Claude Monet Impression, que le peintre expose chez Nadar, dans l’atelier du photographe, retient l’attention du critique Leroy, qui écrivait dans le Charivari en disant « Eh Bien – ce sont alors des Impressionnistes » Le terme, évidemment, avait un sens péjoratif.  Pourtant, il restera et très vite deviendra un drapeau, sous lequel nombreux sont ceux qui chercheront à copier les maîtres, parmi lesquels Monet fait figure de chef.

D’ailleurs, Manet découvre très vite que de maître, il cherche, en 1875, à reproduire les essais de son disciple.   Manet est malade et Monet lui est fidèle. Le groupe des amis, par contre, perd de sa force. Les disputes sont nombreuses, les discussions constantes. Monet est fatigué de ce bavardage inutile.  Il n’est plus d’accord et refuse d’exposer avec eux en 1880. Cependant sa vie s’est modifié, il vend et vend même beaucoup. Les marchands de tableaux, les spéculateurs l’ont découvert. On se dispute ses œuvres. 

Nanti, il s’installe, avec sa famille, à Giverny (1905). Ses recherches le conduisent de plus en plus vers la philosophie orientale, vers l’art japonais.  Dans son jardin, Monet construit un espace japonais qu’il peint et repeint. Dans son jardinage comme dans sa cuisine, il innove, prépare sans cesse de nouvelles recettes. Sa peinture prend une autre allure. Il perd de plus en plus la notion de la forme. Ce sont de grandes taches claires ou obscures que l’on découvre et qui donnent à l’ensemble une luminosité différente suivant les heures. (Les meules – la cathédrale de Rouen).  Les couleurs sont de plus en plus intenses, vibrantes, presque sauvages où l’ancien réalisme de Monet disparaît pour atteindre un stade de non-figuration.

Le maître de l’Impressionnisme prépare ainsi l’abstraction lyrique voulant être un instant de la conscience du monde.

Monet réussit ainsi, suivant le mot de Proust, à traverser le miroir magique de la réalité.

Sa vie familiale connaît alors des drames, mort de sa femme, de son fils, lui-même atteint de la cataracte. La guerre de 1914 à 1918 l’affecte profondément. Soutenu par Clemenceau, il se fait opérer et voit mieux. Il meurt en 1926 après 80 ns de peinture.

Par Alexandre A. E. Roche