La France de 1894 à 1907 – L’Affaire Dreyfus

J'accuse - O Oficial e o Espião

Em março chega ao Brasil o novo filme do diretor Roman Polanski, J’accuse (O Oficial e o Espião). A obra é baseada em um romance histórico do escritor inglês Robert Harris. O nome do filme refere-se ao título da carta que o consagrado escritor Émile Zola (1840-1902) publicou no jornal “L’Aurore” no dia 13 de janeiro de 1898, dirigindo-se a Félix Faure (1841-1899), na época Presidente da República Francesa, acusando membros do exército e do Governo de cumplicidade na condenação por traição de um inocente: o oficial de artilharia judeu Alfred Dreyfus (1859-1935). Esse incidente envolveu toda a sociedade francesa e incendiou a opinião pública. Assista ao trailer!

Sobre o acontecimento, compartilhamos as anotações de Monsieur Roche sobre o tema feitas para o “Cours de Civilisation Française” de 2010. Pratique francês e seus conhecimentos históricos e, então, veja o filme e nos conte o que você achou!

Les principaux acteurs de l’Affaire Dreyfus 1894-1906

Les Présidents de la République

Casimir Perrier 1893-1894: absolument démoralisé par la façon avec laquelle il était traité par le groupe des généraux, conscient que le procès Dreyfus est une conspiration de la Droite, sans force politique il démissionne en janvier 1895. 

Félix Faure 1895-1899: opportuniste, il se range du côté des Anti-dreyfusards – rejette à plusieurs reprises les demandes de révision du procès Dreyfus appuie l’Etat-Major, mais devant le J’accuse de Zola et le scandale international, il essaye de sauver la face mais meurt dans des conditions rocambolesques.

Emile Loubet 1899-1906: partisan de Dreyfus, va résoudre l’Affaire prudemment, acceptant une certaine lenteur, afin d’éviter le pire réussit à réhabiliter Dreyfus en 1906.

L’Armée

Le général Mercier – Ministre de la guerre partisan de l’Alliance franco-russe.

Le général de Boisdeffre – Chef d’Etat Major signataire de l’Alliance anti-sémite notoire.

Le général Gons – Chef des Services Secrets.

Le commandant Sandher-Müller pivot de l’affaire.

Le commandant du Paty de Clam, graphologue, spécialiste, considéré comme déséquilibré.

Le capitaine Henry – pivot de l’affaire

Le Lieut.-colon. Esterhazy – le véritable espion, 

Bestillon – expert, pivot de l’accusation

Le colonel Picquart 1896 – remplace le colonel Sandher-Muller et découvre la faiblesse du procès – « Secret » « secret » lui est imposé.

Les services étrangers

  1. a) Le Colonel Schwartzkoppen, attaché militaire allemand, en contact avec Esterhazy et en communication constante avec son homologue le colonel Panizzardi de l’Ambassade d’Italie qui lui-même est en contact avec Estherhazy.
    b) Le Quai d’Orsay, en la personne de l’attaché Paléologue qui, ayant intercepté en télégramme de Schwartzkoppen à Esterhazy, présente au ministre un texte où l’Allemand confirme à l’Italien que la personne arrêtée n’a jamais en de contact avec lui. Mais le ministre Gabriel Hannotaux préfère garder pour plus tard le télégramme de Schwartzkoppen.

La Presse

  1. a) Pour – à partir de 1896

L’Aurore – Le Figaro

Le Matin – Le Temps

  1. b) Contre les juifs – pour une France chauvine et unie.

La libre Parole

La Croix

L’Eclair

La Politique

Les Israélites – Les juifs – la Famille choqué, inquiets. Les amis.

Théodore Herzl – L’Etat juif, le Sionisme, Rothschild.

Les protestants – le Président de la chambre Sheuerer – Kesner inquiets

Les Catholiques – poussé par l’Eglise française et non par la Papauté contre Dreyfus

Amis :

– Son frère Mathieu – sa femme – sa famille – ses amis. 

– Blum – Millerand, Scheurer – Kestner – Jaurès – Anatole France – Bernard Lazare – Puquart – Clemenceau – Herzl – etc.

Ennemis : 

Mauras, Léon Daudet, Cavaignac, Gonse, Mercier, Esterhazy, Bertillon, Rochefort,  Boisdeffre, Henry, Paty du Clam, Déroulède, Drumont.

A partir de 1896, l’Affaire Dreyfus prend des proportions nationales. La Droite, financée par l’Ambassade de Russie cherche à présenter le plus grand nombre de documents, cherche aussi des témoins, comme ce capitaine Renaud qui dit avoir reçu les confidences de Dreyfus. Cette recherche se tourne lentement contre les ennemis de Dreyfus. Quand on découvre que le document principal, à savoir, le fameux bordereau, est un faux. A ce moment là les services secrets français sont bien obligés de reconnaître que tous les documents se trouvaient dans les mains de Paty du Clam et du commandant Henry. Mercier et Boisdeffre  présentent leur démission. Pourtant, rien n’est changé dans la culpabilité de Dreyfus. Commencent alors une nouvelle phase.

Les conséquences de l’Affaire Dreyfus (1898-1906)

La découverte des faux, l’arrestation du Commandant Henry, puis son suicide,  les démissions de Boisdeffre et de Gonze, la réhabilitation de Picquard, le nouveau procès Zola et enfin et surtout le retour de Dreyfus en France, puis son deuxième procès et enfin la cassation du jugement de Novembre 1894, la réintégration de Dreyfus dans l’armée au grade de Lieutenant-Colonel, l’attribution de la Légion d’honneur, tout met fin. Lentement, très lentement à cette fameuse Affaire.

Pourtant, les conséquences indirectes ont été plus rapides que  la réhabilitation de Dreyfus. Dès 1901, le gouvernement de tendance radical-socialiste prend des mesures, sous la direction de Combes, contre l’Eglise Catholique, considérée comme  la grande responsable de l’Affaire. Parmi les mesures prises, les plus importante vise les congrégations religieuses catholiques liées à l’Éducation. Leur expulsion de France entraînera un affaiblissement certain de l’influence de l’Eglise sur la jeunesse. De même, les congrégations liées à la Santé, aux hôpitaux seront atteintes. Jules Ferry avait souvent répété que l’Eglise Catholique possédait deux béquilles l’École et l’Hôpital. L’expulsion de ces ordres entraînera un recul de la droite traditionnelle française.

De même, le gouvernement radical-socialiste républicanise l’Armée, mettant à la retraite forcée de nombreux officiers dont les tendances politiques étaient ouvertement de droite. En outre, le gouvernement épure le cadre des préfets, mettant à la retraite, ceux d’entre eux coupables d’avoir affiché des opinions anti-dreyfusardes. Le mouvement touche même la Société et les salons  du Boulevard Saint-Germain, nettement à droite, anti-démocratiques, antisémites, xénophobes, chauvins, seront de plus en plus isolés.

Des facteurs extérieurs viennent en aide au mouvement pro-démocratique et dreyfusard : le rapprochement avec l’Angleterre et la Presse anglo-saxonne (1904-1905), l’ Entente Cordiale, le recul de la puissance russe ( défaites en Extrême-Orient Port-Arthur et Tsou-Shima 1904 –1905 – la révolution russe de 1905, l’affaiblissement de la toute puissante Okhrana), le rapprochement de l’Italie, l’appui du monde intellectuel à la position française etc.

En conclusion, on pourrait dire que l’Affaire Dreyfus s’est terminée par une victoire de la liberté individuelle sur la Raison d’Etat, point fondamental qui servira de référence au XXème siècle. D’autre part, l’antisémitisme si fort en France déclenchera dans les communautés juives mondiales un sentiment fortement sioniste, ne voyant d’autre solution au problème juif que dans la création de l’Etat d’Israël.    

Par Alexandre A. E. Roche

Cours de Civilisation Française, 2010